De plus en plus de gens roulent à bicyclette : Andries Aumann s'en réjouit. Son entreprise, Cyclobility, est située à Kluisbergen en Flandre orientale. Sur le chemin de halage, le long de l'Escaut, il voit à présent passer de nombreux cyclistes. Là où, il y a sept ans, il n'y en avait que quelques-uns. Les statistiques du Conseil central de l’économie confirment ce constat : le nombre de personnes, qui se rendent au travail à vélo en Belgique, a presque doublé en quinze ans. Passant de 7,8 % en 2005 à 14,1 % en 2021.

3.000 voitures de moins sur la route

Ce sont de plus en plus des employés utilisant un vélo en leasing proposé par leur employeur. Selon le groupe de services RH Acerta, dans notre pays, ils représentaient 1,3 % des travailleurs en 2022. Soit une augmentation de 127 % par rapport à 2019 !

Parmi ces navetteurs, il y en a environ 3.000 avec un vélo en leasing Cyclobility. C'est autant de voitures en moins sur la route. Selon Andries Aumann, c'est évidemment bon pour l'environnement. Mais le plus grand avantage est pour la santé mentale et physique. En effet, le vélo rend heureux : il le voit chez ses clients. "Une fois que les gens commencent à faire du vélo, ils ne veulent plus retourner dans leur voiture." Ils apprécient davantage leur environnement. Ils bougent plus, perdent les éventuels kilos superflus et se sentent mieux. "Plus d'un client m'a dit que le vélo avait changé sa vie."

En outre, le vélo en plein boom modifie également l'espace public, note Andries : « Les politiciens constatent également une augmentation du nombre de cyclistes. La politique suit avec plus d’"autoroutes cyclables", de pistes cyclables séparées et de rues cyclables. »

Le speed ​​​​pedelec change la donne

Andries a personnellement subi les embouteillages lorsqu'il se rendait quotidiennement de Gand à Uccle. Photo : Carole Detroz.

Comment est-ce que tout a commencé ? Lorsque les premiers speed pedelecs sont arrivés sur le marché, dans les années 2010, Andries a immédiatement vu leur potentiel. Il a personnellement subi les embouteillages lorsqu'il se rendait quotidiennement de Gand à Uccle. Aujourd'hui, c'est une distance que certains navetteurs parcourent avec le speed pedelec : ce dernier roule jusqu'à 45 km/h et entre donc dans la catégorie des cyclomoteurs de classe B. Ils prennent autant de temps qu'en voiture mais sans le stress des embouteillages.

Guichet unique

De nos jours, de nombreuses sociétés de leasing de vélos sont actives. Mais la plupart se limite au financement. C'est ce qui fait la différence de Cyclobility : ils proposent également les vélos eux-mêmes, via leurs propres magasins, et font les entretiens. Si un entretien prend un peu plus de temps, ils proposent un vélo de remplacement. Et le forfait des speed pedelecs comprend aussi un casque et une assurance.

Mesurer les émissions

Une belle mission et un service fluide ne sont pas les seules raisons pour lesquelles la Banque Triodos utilise l'argent de ses épargnants pour cette société de leasing de vélos. C’est aussi pour son côté durable. Cyclobility mesure son empreinte carbone ou ses émissions de CO2. Andries : « En retirant les voitures de la circulation, notre activité en elle-même évite l'émission de CO2. Mais du CO2 est inévitablement libéré lors de la production et l'importation de vélos ».

Pour limiter ces émissions, il essaye de proposer, autant que possible, des (pièces de) vélos produits à proximité, en Europe. « C'est désormais le cas pour 90 % de notre offre. L'un de nos principaux fournisseurs est Riese & Müller : une marque qui travaille déjà beaucoup sur la durabilité de ses pièces. Nous discutons avec d'autres fournisseurs et les questionnons, sur le développement durable, ce qui les encourage à y attacher de l'importance. Ce qui aide, c'est que l'UE travaille actuellement sur une méthode de calcul du CO2 uniforme, donc la tendance est lancée ».

Cyclobility travaille avec un partenaire externe pour cartographier les émissions. « Ce n'est pas très difficile en soi. Mais cela prend du temps. Nous progressons de 10 % par mois et sommes déjà bien occupés » explique Andries.

Policiers et enseignants

Qu'est-ce que l'avenir réserve ? « Espérons que davantage d'employés pourront se rendre au travail à vélo. Mais il faudra alors surmonter quelques obstacles » déclare Andries. Cf. certaines conventions collectives qui obligent à verser la prime de fin d'année en espèces. C’est le cas pour les policiers et enseignants par exemples. Alors que dans de nombreux autres secteurs, les salariés peuvent choisir de dépenser leur prime de fin d'année en mobilité, par exemple en leasing de vélo.

Et puis il y a des secteurs comme celui de la santé. Sans bonus, en plus du salaire brut, à dépenser pour la mobilité. "C'est pourquoi tant de voitures sont garées sur le parking des maisons de repos. Alors qu'un grand nombre de travailleurs de la santé ne vivent pas très loin et pourraient se rendre à vélo au travail" explique Andries. L'un des clients de Cyclobility est une maison de repos qui a acheté 160 vélos pour ses employés. Le résultat ? Des employés en meilleure santé et donc beaucoup moins d'absences. Un achat rentable.

Pour le moment, un vélo en leasing n'est donc pas une option pour tous les employés. Mais les quatre magasins de Cyclobility s'adressent aussi aux particuliers : ils représentent environ 20 % de la clientèle. Et pour ceux qui veulent abandonner la voiture mais ne peuvent pas payer en une fois un vélo électrique ? Cyclobility propose désormais un prêt gratuit dont ils paient les intérêts. Tout pour inciter plus de gens à faire du vélo.