Les marchés boursiers mondiaux sont à la hausse
Au troisième trimestre, les marchés boursiers (mesurés au moyen du MSCI World Index) ont enregistré une forte hausse. Cette évolution est la conséquence de la situation sur les marchés d’actions américains où les investisseurs, ayant cessé de craindre la menace des droits de douane, se sont concentrés sur les (prochaines) baisses des taux d’intérêts par la FED (banque centrale américaine) et les possibilités offertes par l’IA. Plusieurs accords entre les États-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux ont contribué à pousser les marchés à la hausse.
La croissance se poursuit, mais ralentit
Si les indicateurs économiques publiés au troisième trimestre révélaient une croissance dans toutes les grandes économies avancées, celle-ci s’est ralentie vers la fin du trimestre, sauf dans la zone euro. On soulignera surtout le fort ralentissement au Royaume-Uni, où la croissance s’est arrêtée, principalement en raison d’une nouvelle baisse de la production.
Les banques centrales choisissent chacune leur propre voie
Au troisième trimestre, la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu son taux directeur inchangé vu la résilience de l’économie, la solidité du marché du travail et une inflation conforme au niveau visé par la BCE. Comme on s’y attendait, après une longue période sans changement, la Fed a baissé en septembre son taux directeur de 25 points de base. Cette baisse est la conséquence d’un affaiblissement considérable du marché du travail américain. Il n’y a eu quasiment aucune création d’emploi en août, et les chiffres de croissance du marché du travail précédemment publiés ont été corrigés à la baisse pour l’année se terminant en mars 2025. En août, la Bank of England (BoE) a baissé son taux directeur en raison de la faiblesse de l’économie nationale, mais l’a gardé inchangé en septembre vu l’augmentation des risques liés à la pression inflationniste à moyen terme.
Les taux obligataires restent élevés
Au troisième trimestre, les inquiétudes se sont renforcées quant à la capacité des gouvernements des économies avancées – notamment les États-Unis, la France et le Royaume-Uni – à maîtriser leurs importants déficits budgétaires dans un contexte d’augmentation de leurs dettes publiques. C’est en partie pour cette raison qu’aux États-Unis, le taux d’intérêt à 10 ans est légèrement remonté, après avoir chuté en réaction aux mauvaises nouvelles sur le marché de l’emploi. L’obligation allemande à 10 ans, quant à elle, n’a pas évolué au cours du trimestre, tandis que le rendement des obligations britanniques et françaises à 10 ans a augmenté en réaction à l’instabilité politique et aux inquiétudes relatives aux déficits.
L’impact des droits de douane sur l’inflation devient lentement visible
On s’attend à ce que l’inflation de base dans la zone euro évolue principalement à l’horizontale, avec une possibilité de légères hausses ou baisses. Comme l’inflation sous-jacente se situe pour l’instant au niveau visé, les risques semblent orientés à la baisse. En toute vraisemblance, les prochains chiffres d’inflation aux États-Unis seront plus élevés en raison des droits de douane en vigueur. Au Royaume-Uni, l’inflation va stagner dans les mois à venir, ce qui signifie qu’elle va rester largement au-dessus de l’objectif poursuivi. La BoE va probablement conserver une attitude prudente. Au Japon, on s’attend à ce que l’inflation continue à baisser vers le niveau visé, même si c’est à un rythme plus lent, comme c’est déjà la tendance depuis quelques mois.
La croissance économique mondiale va être faible
Les perspectives de croissance de l’économie mondiale sont très limitées. Même si une grande partie des droits de douane précédemment annoncés a été supprimée, l’incertitude qui en résulte sur le plan international va impacter la croissance mondiale qui, tant en 2025 qu’en 2026, sera probablement inférieure à 3%, ce qui est historiquement faible. Les droits de douane influencent les perspectives pour toutes les grandes économies, mais surtout pour les USA (et la Chine). Aucune récession n’est toutefois prévue aux États-Unis. Pour la zone euro et le Royaume-Uni, ils devraient avoir un impact moindre sur la croissance économique. L’activité était déjà ralentie avant l’introduction des droits de douane, et les perspectives de croissance restent historiquement faibles. Au Japon, pays économiquement très lié aux USA comme à la Chine, on s’attend à un effet négatif sur l’activité économique en 2025, même si l’accord commercial conclu améliore les perspectives pour le second semestre de l’année.