Des funérailles plus éthiques et plus écologiques

“Nous faisons tout pour travailler le plus éthiquement et le plus écologiquement possible. Nos clients viennent également chez nous pour profiter de nos prix bas. C’est un choix délibéré.”

Les marges bénéficiaires de la coopérative sont faibles, mais cela fait partie d’un tout : “Nous ne voulons pas profiter du désespoir ni du chagrin des survivants. Les gens viennent chez nous à un moment triste de leur vie. Ils doivent s’occuper de bon nombre de choses. La dernière chose qui vous vient à l’idée, c’est de leur faire payer le prix fort. Certains entrepreneurs en pompes funèbres vous montrent par exemple d’abord les cercueils les plus tape-à-l’œil et les plus chers, pour redescendre ensuite dans la gamme de prix. Chez nous, c’est l’inverse. On vous montre d’abord le cercueil le moins cher, ensuite, les autres options souhaitées.”

Le client est dès lors étroitement impliqué dans le processus et Alveus aborde les funérailles et tout ce qui va avec de la manière la plus personnelle qui soit. “Nous sommes transparents dans nos activités et informons nos clients de toutes les possibilités, et pas seulement de celles où nous gagnons le plus.”

Une compensation pour la crémation

Derrière Alveus se trouve un concept intégral. L’entreprise souhaite proposer une alternative socialement responsable aux obsèques classiques. “Nous remettons sans cesse et continuellement notre travail en question. Nous essayons toujours de mieux faire, à tous les niveaux des funérailles.”

Il y a également un aspect écologique important : pas si évident dans ce secteur et donc un grand défi. Un enterrement ou une crémation ne seront jamais totalement neutres pour l’environnement, rien que par le fait que de notre époque et de ce côté du monde, un corps humain emmagasine de nombreuses substances bien plus difficiles à faire disparaitre qu’il y a une bonne centaine d’années. Il existe des interventions qui diminuent l’impact pour l’environnement, mais elles ne sont pas évidentes.

Chaque corps est en définitive soumis au même processus.
Cédric Vanhorenbeke

“Il est d'avis qu’une crémation constitue une meilleure alternative pour l’environnement qu’un enterrement, or ce n’est pas forcément le cas. Une crémation consomme énormément d’énergie. En fonction du type d’enterrement, une mise en terre se révèle parfois plus économe. Si l'on opte pour une crémation, il n'y a pas d’autre choix que de prendre un cercueil en bois. Les clients demandent parfois un cercueil en carton. Nous pouvons alors l'enterrer, mais pas le brûler. Il ne s'agit pas de gagner plus d’argent sur le dos du client, mais le bois du cercueil est nécessaire comme combustible. Le carton brûle trop vite et revient au même prix qu’un cercueil en sapin.”

Alveus s’est lancé dans un programme pour la compensation des nuisances que leurs crémations provoquent pour l’environnement. « Une crémation consomme jusqu’à 200 L de mazout. Nous sommes affiliés à une organisation qui compense cette pollution environnementale en plantant des arbres, par exemple.”

Fleurs et embaumement

L’offre est grande, les choix proposés sont nombreux et les décisions à prendre ne sont pas facile dans un moment de deuil, aussi écoresponsable qu'un client puisse être. Il peut par exemple opter pour des funérailles en calèche, un choix esthétique, et intéressant, car un tel véhicule consomme moins d’énergie qu’un corbillard. Mais attention : “Si les chevaux doivent parcourir 80 km en camion pour arriver, votre avantage écologique est réduit à néant.”

Et qu’en est-il des fleurs, qui ne sont pas toujours un produit très écologique ? Ou des vêtements synthétiques ? Cédric Vanhorenbeke explique : “Nous travaillons le plus possible avec les fleurs de saison, mais nous n’en avons pas toute l’année. En hiver, il n’y a plus de fleurs. Nous refusons d’utiliser les fleurs soi-disant en soie, mais qui sont en fait assez souvent en matière synthétique. Elles sont souvent utilisées pendant un moment puis finissent toujours à la poubelle. ».

Alveus
Alveus

“En ce qui concerne les vêtements, nous ne compliquons pas la vie des gens. Bien entendu, la laine et le coton bio sont meilleurs que le polyester. Mais privilégiez une cravate qui ne contient pas de matière synthétique.” Là où Alveus déconseille certains choix, c’est au niveau des chaussures. « Lors d’une crémation, une semelle en caoutchouc dégage trop de matières nocives et extrêmement polluantes. Généralement, les personnes passent à la crémation sans chaussures.”

L’embaumement n’est également pas très bon pour l’environnement. « L’objectif d’un embaumement, c’est de conserver le corps le plus longtemps possible. C’est le contraire de ce que nous voulons atteindre. En outre, pour un embaumement, vous utilisez des liquides nocifs pour l’environnement. Néanmoins, je comprends le souhait des proches d'y avoir recours. S’ils insistent, nous le ferons, mais nous n’y sommes pas favorables. C’est aussi très cher. Il faut donc se demander à qui cela profite.”

À l’avenir

La législation relative aux obsèques est régie au niveau régional, la Région flamande étant un peu plus progressiste que le reste du pays, mais là non plus, tout n’est pas évident, voire possible. Les communes peuvent décider de manière partiellement autonome et mettre par exemple à disposition un terrain pour des formes alternatives d’enterrement, mais cela aussi reste pour l’instant limité et n’est pas encore coulé dans la loi.

Il y a toutefois des progrès dans la recherche et il existe des groupes de lobby pour des manières alternatives de faire disparaitre votre corps après son décès. Pensons à l’humusation, ou plus vulgairement, le compostage. Techniquement, c’est parfaitement possible, mais on ne peut encore le faire nulle part. Cela peut vous paraitre lugubre comme pensée, mais c’est une belle manière de retourner dans le cycle de la terre. “Nous sommes tous voués au même sort. Chaque corps est en définitive soumis aux mêmes processus.”

La principale motivation d’Alveus vise à rendre le trajet complet, du décès à la séparation physique définitive plus éthique, plus abordable et plus écologique. “Les gens en deuil sont très fragiles. Ils sont tristes et doivent souvent s’occuper de toute une série de choses au cours des premières semaines suivant le décès des personnes qui leur sont chères. Ils n’ont pas l’énergie ou la clarté d’esprit pour réfléchir à des alternatives. C’est ce que nous voulons changer avec Alveus : orienter les personnes vers un autre type de funérailles.”

Pour en savoir plus, visitez le site web d'Alveus ou contactez Cédric Vanhorenbeke qui vous fournira toutes les informations nécessaires, également sur ses collègues flamands.