Quelle est la source de vos moyens financiers ?

 

Luc De Schepper, recteur de l'Uhasselt
Luc De Schepper, recteur de l'Uhasselt

L.D.S. : La contribution du gouvernement flamand couvre environ 50 % des moyens dont nous avons besoin. Ensuite, dans l’ordre d’importance, la participation à la recherche de pointe au niveau européen constitue une importante source de revenus pour nous, suivie par des missions de recherche pour les autorités, et de nombreuses recherches effectuées directement pour les entreprises. Parfois, ces projets sont également subsidiés par la VLAIO (l’agence de la Région flamande pour l’innovation et l’entreprenariat). Dans ce cas, nous présentons le projet en collaboration avec l’entreprise en question qui peut également commercialiser cette recherche. Enfin, il y a les legs et les dons, qui représentent des revenus réduits et très variables. L’ensemble de ces sources représentent les moyens complémentaires nécessaires pour l’université dont une partie est investie dans le cadre d’une gestion optimale.


A-t-il été difficile pour l’université de se lancer dans la voie de la durabilité ?


Non, absolument pas. Cette orientation fait l’objet d’un consensus large, car toutes nos parties prenantes, le personnel, les professeurs et les étudiants, cautionnent la vision de l’université. En réalité, l’initiative émane de nos étudiants, ensuite la proposition a été discutée par le comité d’investissement, car il est logique que la durabilité s’inscrive également dans nos placements, puisqu’elle est notre fil conducteur.  Nous sommes une « université civique », concernée par la société,  économique et sociale.
Nous le sommes depuis de nombreuses années, mais l’année dernière, nous avons décidé de nommer explicitement cette ambition, et de l’ancrer dans notre mission et notre vision. En tant qu’université, nous aspirons à une société durable, saine et inclusive. La durabilité occupe la première place. De nombreux membres de notre communauté œuvrent pour le climat. Sur le plan environnemental, l’effet des substances polluantes sur la santé, comme les particules fines sur les jeunes enfants, est un thème très important dans notre recherche. La durabilité et le climat reviennent d’ailleurs dans tous nos cours. Et nous avons développé une politique de déplacement durable pour nos professeurs.


Quels critères applique l’université pour les placements durables ?


Nous sélectionnons un certain nombre de spécialistes en gestion de patrimoine pouvant nous proposer des investissements durables. Neutralité climatique, exclusion des compagnies d’armement, pétrolières ou gazières… sont autant de critères importants pour nous. Outre la durabilité, le rendement et les risques sont d’autres facteurs pris en compte. Nous avons demandé à nos gestionnaires d’investir progressivement les montants  qui se libèrent dans des fonds durables. Fin 2020, nous prévoyons que l’ensemble de nos investissements soit durable.

Fin 2020, nous prévoyons que l’ensemble de nos investissements soit durable
Luc De schepper, recteur de l'UHasselt


Comment se déroule la collaboration avec la Banque Triodos ?


Nous travaillons avec différentes sociétés de gestion de patrimoine. L’une d’entre elles collabore avec la Banque Triodos et c’est ainsi qu’a démarré le partenariat. Notre stratégie consiste à répartir nos investissements de manière équilibrée et bien entendu, les résultats obtenus jouent également un rôle. Les dividendes et plus-values sont toujours réinvestis, quel que soit le résultat financier.
La Banque Triodos est sans conteste un acteur important dans les placements durables. Nous entretenons avec elle de bonnes relations, et cautionnons tant son approche et que sa méthodologie. Elle traite ses méthodes de placement de manière très transparente et nous pouvons toujours la contacter lorsque nous avons une question. Elle peut nous expliquer, pour chaque position en portefeuille, pourquoi elle considère certaines entreprises comme étant durables ou non. La Banque Triodos peut calculer l’impact environnemental de notre portefeuille sur la réduction des émissions de CO2, ce qui est une plus-value importante. Par exemple, une entreprise de notre portefeuille développe et produit des appareils utilisés pour traiter le cancer, mais utilise également la technologie nucléaire, ce qui posait des questions pour nous. La Banque Triodos y a répondu de manière exhaustive et ainsi balayé tous nos doutes concernant la durabilité.

Luc De Schepper, rector UHasselt

Dossier

La leçon d'investissement durable des universités