Hilde Verhaert, directrice de Parcival

Dans une petite rue située au cœur du quartier juif de Berchem, nous sonnons à la porte d’une imposante maison de maître. Derrière la porte, et à l’arrière de la maison se trouve l’école Parcival. 211 enfants et jeunes gens présentant un retard de développement bénéficient ici d’un enseignement primaire et secondaire suivant la pédagogie Steiner.

« Cette méthode a été développée au début du siècle dernier par le philosophe autrichien Rudolf Steiner, à la demande du propriétaire de l’usine de cigarettes Waldorf-Astoria », rappelle la directrice Hilde Verhaert. « Cela me fait toujours quelque chose quand j’y pense. La pédagogie Steiner a gagné en popularité auprès des classes moyennes mais, à l’origine, elle était conçue pour les enfants des ouvriers. Les patrons de l’usine voulaient rapprocher les ouvriers et les cadres par le biais de l’éducation de leurs enfants. »

Nous cherchons au contraire à révéler les qualités des enfants, à identifier leurs véritables besoins. Et je ne parle pas seulement de soins, mais de ce qu’il leur faut pour grandir en tant qu’êtres humains.
Hilde Verhaert, directrice de Parcival

Plus qu’une méthode

Hilde Verhaert : « Nous abordons l’humain dans sa globalité. Nous prenons en compte non seulement la dimension intellectuelle, mais aussi la vie affective et les actions des personnes. Nous accordons par exemple une importance toute particulière aux matières artistiques, aux aspects rythmiques et culturels, aux talents pratiques ». Selon Hilde Verhaert, cette approche est particulièrement adaptée pour les enfants avec un handicap mental. Nous ne voulons pas nous centrer sur ce que nos élèves ne sont pas capables de faire. Nous cherchons au contraire à révéler les qualités des enfants, à identifier leurs véritables besoins. Et je ne parle pas seulement de soins, mais de ce qu’il leur faut pour grandir en tant qu’êtres humains. »

De l’espace pour chacun

Depuis sa création, le nombre d’élèves de Parcival n’a cessé de croître. « Lorsque j’ai débuté, indique Hilde, nous accueillions une septantaine d’élèves. Aujourd’hui, ils sont 211. » C’est pourquoi l’école a fait construire une extension de ses bâtiments pour la deuxième fois, grâce à un prêt de la Banque Triodos. La directrice a opté pour un bâtiment durable : « Nous avons mandaté un architecte qui a une grande expertise dans la construction de bâtiments respectueux de l’environnement. Nous ne nous contentons pas de sensibiliser nos élèves aux problématiques environnementales, nous tenons également à montrer l’exemple. »

Alors qu’elle nous guide dans les nouveaux locaux, des ouvriers posent la dernière couche de peinture. Mais Hilde est déjà tournée vers l’avenir. La plaine de jeu est surmontée d’un toit plat, pour lequel elle a des projets de végétalisation. « Ce serait fantastique de pouvoir y installer un potager. Nos élèves pourraient mettre les mains dans le terreau », rêve-t-elle à haute voix. « Je me suis déjà renseignée, et c’est tout à fait faisable techniquement. Mais le budget n’est pas encore disponible. »

Un partenaire idéal

« Choisir la Banque Triodos était une évidence », résume Hilde avec conviction. « Notre argent ne peut être mieux dépensé. Nous avons bien entendu réalisé une étude de marché au préalable. Une grande banque a voulu nous convaincre qu’ils avaient eux aussi des fonds et des prêts durables. Mais, avec tout notre respect, cet aspect n’est pas au cœur de telles banques. Les choses sont différentes avec Triodos, la durabilité fait partie intégrante de ses principes. De plus, les conditions étaient compétitives et la confiance s’est immédiatement installée avec notre personne de contact. Nous étions donc décidés.»