« Maya sait qu’elle ne doit pas marcher sur les bandes potagères, pour ne pas détruire le travail des vers qui aèrent le sol. Elle peut citer le nom de chaque légume, rien qu’en observant les feuilles qui sortent de terre », explique Enya Hooyberghs en parlant de sa fille de quatre ans, qui évolue comme un poisson dans l’eau dans le jardin en permaculture.

Des salades à cueillir soi-même

Cela vaut aussi pour son compagnon, Ricardo. Sa passion est née il y a quelques années, alors qu’il suivait une formation de permaculture avec son beau-père. « Travailler dans un bureau m’apporte peu de satisfaction », a conclu Ricardo lorsque, après ses études de géologie, il a occupé une fonction dans le marketing grâce à sa connaissance de l’Allemand, sa langue maternelle en tant qu’Autrichien.

Après cette première formation, il a suivi un programme de deux ans en agriculture biologique et biodynamie auprès de Landwijzer et fait un stage dans une ferme en cueillette libre à Wommelgem. « J’ai tout de suite trouvé ça génial : être dehors, les mains dans la terre, à m’occuper des plantes… Et cela avait un impact sur les gens, c’est un endroit où les personnes reprennent contact entre elles et avec leur nourriture, en partant du champ – cueillir sa salade soi-même, c’est autre chose que d’aller la chercher au supermarché. »

La vie en haute définition

Se retrousser les manches, suivre son cœur : ce sont des slogans qui conviennent aussi à Enya. En tant que thérapeute indépendante, elle aide des femmes hypersensibles à se sentir plus fortes dans un monde où elles doivent supporter beaucoup de pression et assumer de nombreux choix. « L’hypersensibilité est une caractéristique de notre personnalité, avec laquelle nous naissons, tout comme le fait d’avoir de hautes capacités qui concerne les 15% de personnes les plus intelligentes. Chez les 15% de personnes les plus sensibles, le cerveau fonctionne autrement : il enregistre davantage de stimuli sensoriels et ces personnes ressentent plus vite une surcharge. Mais elles peuvent aussi traiter les informations plus en profondeur, établir plus de liens et ressentir les choses intensément. Elles vivent en « haute définition » et c’est parfois difficile car on ne peut pas simplement appuyer sur le bouton OFF. »

Enya le sait d’expérience. « Enfant et adolescente, j’avais tout le temps des migraines. Et durant mes études en orthopédagogie clinique, mes stages se déroulaient bien, mais j’étais malade et fatiguée le week-end. » Les burn-out arrivent plus souvent chez les personnes hypersensibles. « La plupart de ces personnes subissent surtout les inconvénients, en raison du manque de limites dans la société. Mais lorsqu’on apprend à prendre soin de soi, on découvre les côtés positifs de l’hypersensibilité. Ma mission est d’aider ces personnes à faire de leur hypersensibilité une force. »

Une mission dont elle s’acquitte non seulement dans sa pratique privée, mais aussi sur Internet. Avec son programme de thérapie en ligne, sur enyahooyberghs.be, elle a aidé plus de 1.000 femmes depuis 2018, et cela décuple sa motivation : « Accompagner autant de femme par le biais de mon cabinet privé, cela occuperait toute ma carrière, jusqu’à la pension ! »

Le sol sablonneux de la Campine

Désormais, Ricardo a aussi franchi le pas et est devenu indépendant. Sous le nom ‘t Land van Rhoode, il a lancé sa ferme en libre-service, non loin de sa maison à Arendonk. Le sol sablonneux de la Campine exige un système d’irrigation et pour cela, un investisseur a apporté son soutien au projet. Et pour l’achat des deux hectares de terrain, ils ont utilisé l’argent de leurs investissements.

Comment en sont-ils venus à faire cet investissement ? « Mes parents avaient un commerce et ma maman s’est beaucoup occupée de leurs placements », explique Enya. « À table, autrefois, on parlait aussi de cela. Dans notre famille, nous avons un rapport sain à l’argent. » La situation est différente chez Ricardo : « Ma famille a aussi fait des investissements, mais l’expérience a été négative. » Il est vrai que l’on peut perdre de l’argent lorsqu’on investit, « mais si on le laisse dormir sur un compte épargne, on est sûr d’en perdre beaucoup », estime Enya.

« Quand j’ai commencé à gagner plus, nous avons trouvé logique de ne pas investir dans de grandes sociétés d’e-commerce ou des géants de l’énergie », dit Enya. C’est pourquoi nous avons choisi d’investir auprès de la Banque Triodos.

« Nous recevons toujours les informations nécessaires de notre chargé de relation concernant la destination de notre argent et les critères pour le choix des entreprises. Il ne s’agit pas seulement de critères environnementaux, mais aussi de critères sociaux, cette approche globale me paraît très importante. »

En tant qu’indépendants et parents de deux fillettes de quatre et un an, ils n’ont pas beaucoup de temps à consacrer à leurs investissements. « Je vais le dire comme cela : l’investissement n’est pas ma passion, mais c’est ma responsabilité de savoir où va notre argent et à quoi il sert », conclut Enya.

En savoir plus ? Surfez sur nyahooyberghs.be et tlandvanrhoode.be.