L’objectif de ce projet est d’encourager les entreprises présentes dans les portefeuilles des fonds que nous gérons, à se fixer des objectifs d’émissions fondés sur des données scientifiques, en conformité avec l’initiative « Science Based Targets » (SBTi). 

Lorsque les gouvernements du monde entier ont signé l’Accord de Paris sur le climat en 2015, ils se sont engagés à limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2 °C et, de préférence, à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Selon les dernières données scientifiques relatives au climat, il est indispensable de se montrer le plus ambitieux possible afin de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C et d’en atténuer ainsi les impacts négatifs, tels que les phénomènes météorologiques extrêmes, l’élévation du niveau de la mer, les pénuries alimentaires et la perte de biodiversité. 

Source : Rapport annuel 2020 sur l’état d’avancement de l’initiative Science Based Targets

Des objectifs basés sur la science 

Pour atteindre cet objectif, nous engageons le dialogue avec les entreprisesdans lesquelles nous investissons et nous les incitons à se fixer des objectifs d’émissions fondés sur la science dans tous les domaines concernés, conformément à la trajectoire de 1,5 °C préconisée par l’initiative Science Based Targets (SBTi). 

Critères pour les objectifs d’émission

  • Niveau d’ambition adapté au scénario 1,5 °C
  • Couverture supérieure à 95% des émissions de l’entreprise
  • Délai d’exécution de 5 à 15 ans  
  • Objectif ciblant la chaîne de valeur lorsque les émissions de celle-ci excèdent 40% des émissions totales

La fixation d’objectifs publics s’étant avérée être un catalyseur de l’action, les objectifs devraient systématiquement être soutenus par un plan de transition efficace permettant d’atteindre ces objectifs et par une communication annuelle publique sur les progrès réalisés. 

Étapes importantes 

Pour suivre les progrès du principal objectif de nos efforts d’engagement, nous avons déterminé cinq étapes importantes :

  1. L’entreprise n’a pas d’objectifs de réduction de ses émissions
  2. L’entreprise a des objectifs de réduction de ses émissions, mais ils n’ont aucune base scientifique
  3. L’entreprise s’engage à définir des objectifs fondés sur des données scientifiques
  4. L’entreprise s’est fixée des objectifs fondés sur la science en suivant le scénario 2 °C
  5. L’entreprise s’est fixée des objectifs fondés sur la science en suivant le scénario 1,5 °C

Notre ambition est que l’ensemble des entreprises de notre portefeuille atteigne l’étape 5. 

Approche 

En tant qu'actionnaire actif, nous surveillons en permanence les entreprises dans lesquelles nous investissons et cherchons à maximiser leur impact positif en entretenant avec elles un dialogue constructif. Concentrant nos efforts sur la réalisation de l'objectif principal, nous utilisons deux approches différentes. La première approche consiste à se concentrer sur les entreprises qui sont à la traîne dans leur programme de lutte contre le changement climatique et se situent encore aux étapes 1 et 2. Ces entreprises peuvent grandement améliorer leur stratégie, soit en se fixant des objectifs, soit en s'engageant à définir des objectifs fondés sur des données scientifiques. Dans la seconde approche, nous nous concentrons également sur les grands émetteurs du portefeuille, car la limitation des émissions de ce groupe est susceptible d’avoir un impact substantiel sur la réduction totale des émissions. Nous avons identifié les cinq plus grands émetteurs directs par fonds et les avons classés par ordre de priorité dans le cadre de notre engagement. 

Nos analystes ont contacté au total 35 entreprises pour discuter avec elles des objectifs et des stratégies à adopter face au changement climatique. Sur les 35 entreprises approchées, 71% ont répondu positivement à nos demandes de contact. En 2020, nous avons noué le dialogue avec 21 entreprises dans le but qu’elles se fixent des objectifs ayant une base scientifique. Un petit nombre de contacts téléphoniques qui n’ont pas pu être programmés en 2020 ont été reportés à cette année. 

Quelques résultats de l’engagement en 2020-2021

Fin 2020, nous avons engagé le dialogue avec l’entreprise scientifique et technologique Merck, établie en Allemagne, au sujet de la non-réalisation de son objectif de réduction de ses émissions à concurrence de 20%, qui avait été fixé en 2006. L’entreprise justifie cette situation par l’acquisition de l’entreprise chimique Versum et a mis en avant les améliorations de processus et les nouvelles technologies permettant d’infléchir ses émissions futures. Merck a affiché son ambition d’adopter, dans le futur, des objectifs fondés sur des données scientifiques. Nous suivrons cette évolution de près.

En décembre 2020, nous avons questionné Kyoritsu Maintenance, une entreprise japonaise qui fournit des solutions résidentielles pour les étudiants et les employés. L’entreprise ne communique pas ses émissions de carbone dans son rapport annuel. Nous l’avons donc interrogée sur la mesure et la divulgation de ses émissions et objectifs. L’entreprise a répondu que les émissions de carbone de ses sites sont suivies et soumises chaque année au service Environnement du Gouvernement métropolitain de Tokyo. Son objectif est de réduire les émissions de GES de 30% d’ici 2030, par rapport à l’année 2000. Kyoritsu étudie la possibilité d’intégrer des équipements d’énergie solaire et économes en énergie dans ses nouvelles constructions.

En mars 2021, nous nous sommes entretenus avec l’entreprise allemande Evonik Industries, orientée vers les produits chimiques de spécialité, qui s’est fixée l’objectif ambitieux de réduire ses émissions directes de 50% à l’horizon 2025. Une réduction de 44% étant d’ores et déjà effective, nous avons mis l’entreprise au défi de se montrer plus ambitieuse encore et demandé plus d’informations à propos des stratégies de diminution de son empreinte carbone. Elle nous a répondu que ses objectifs restent difficiles à atteindre compte tenu de la croissance de ses activités. Elle s’est néanmoins engagée à publier des objectifs actualisés en matière de durabilité en 2022. Ses efforts de réduction se concentrent sur l’équilibre entre l’intensité des émissions de carbone et l’efficacité des matières premières, avec un investissement de l’ordre de 50 millions d’euros dans l’énergie verte.

Base de référence des progrès accomplis 

Nous avons lancé le projet d’engagement en matière de lutte contre le changement climatique en juillet 2020 : il sert de base de référence pour l’évaluation des progrès accomplis. Au départ, 10% des entreprises de notre portefeuille disposaient d’objectifs fondés sur la science avec un scénario de limitation de la hausse des températures à 1,5 °C, 17% avaient fixé des objectifs fondés sur la science avec une limite de 2 °C, tandis que 16% s’étaient engagées publiquement à établir des objectifs reposant sur des données scientifiques. Notre engagement cible les 57% d’entreprises restantes afin qu’elles adoptent des objectifs basés sur la science.

Bien qu’il soit peu probable que les entreprises se fixent de tels objectifs uniquement grâce à nos efforts, nous poursuivons notre engagement et continuons d’évaluer les progrès réalisés par les entreprises présentes dans notre portefeuille en matière d’objectifs et de stratégies de lutte contre le changement climatique tout au long de cette année 2021.