Rudi Veekhoven: « Déjà avant la crise de l’énergie, nous cherchions comment contribuer à lutter contre le changement climatique. La hausse rapide des prix de l’énergie n’a fait qu’accélérer ce processus. »

Le centre de soins résidentiels Zilverlinde est une structure plutôt modeste puisqu’il n’accueille que 70 résidents en chambre et 10 résidents en résidence assistée. Ses 75 membres du personnel sont secondés par autant de bénévoles, qui viennent accomplir l’une ou l’autre tâche au moins une fois par semaine. Le centre, dont les besoins en énergie sont relativement élevés, souhaite que sa consommation soit la moins polluante possible. C’est une question de responsabilité envers la société, explique Rudi Veekhoven, l’administrateur délégué.

Une combinaison de trois solutions

« Déjà avant la crise de l’énergie, nous cherchions comment contribuer à lutter contre le changement climatique. La hausse rapide des prix de l’énergie n’a fait qu’accélérer ce processus », explique Rudi Veekhoven. Le centre a donc demandé au consultant en énergie VMA d’effectuer une étude, qui a conclu que la meilleure solution pour Zilverlinde était une combinaison de panneaux solaires, de cogénération et d’un système de gestion de l’énergie.

Rudi Veekhoven ajoute : « Le système de gestion de l’énergie est un logiciel de coordination des différents équipements : il veille par exemple à ce que la ventilation et le chauffage ne fonctionnent pas en même temps, ou encore, il fait en sorte qu’une grande quantité d’eau soit chauffée avant la tranche horaire où de nombreux résidents vont à la salle de bain. Cela permet d’éviter une surcharge du système aux ‘heures de pointe’ ».

Amorti en huit ans

Étape suivante : financer le projet « Nous avons commencé par nous demander si cela valait la peine de faire l’investissement. Et c’était le cas, puisqu’on estime que l’installation sera amortie en sept ou huit ans. » En quête d’un financement, le centre s’est alors adressé en premier lieu à la Banque Triodos, qui lui avait déjà accordé un crédit hypothécaire. « Nous savions déjà – pour en avoir fait l’expérience – que Triodos participe à la réflexion sur la solution, et ne se borne pas à vouloir gagner de l’argent. Quand Triodos constate qu’une action aura un impact sur la société, elle ose aller plus loin que les autres banques ».

En outre, le choix de Triodos était en ligne avec la politique d’achat de Zilverlinde. Rudi Veekhoven : « En tout état de cause, c’est la banque la plus proche de nos valeurs, et lorsque nous trouvons des partenaires ou fournisseurs qui partagent nos valeurs, notre choix se porte naturellement sur eux. Pour autant que le prix le permette, bien entendu – nous ne sommes pas une institution philanthropique ! ».

Le contrat avec le fournisseur avait été conclu avant la crise de l’énergie, et en principe, le système de cogénération devait être installé sous peu. Mais la crise énergétique a également été à l’origine de certaines prises de conscience, et notamment du fait que cet équipement fonctionne au gaz – une énergie dont Zilverlinde veut se débarrasser à l’avenir. C’est pourquoi le centre étudie actuellement le potentiel d’une pompe à chaleur. « Si cette solution s’avère concluante, nous contacterons notre chargé de relation chez Triodos pour savoir ce que cela signifie pour notre emprunt. Selon nous, cela ne devrait pas trop influencer le budget, mais l’impact sur notre durabilité devrait être nettement plus important ».

Durabilité et bienveillance

Zilverlinde le centre parvient à mettre en œuvre un plan d’habitat, de soins et de vie personnalisé pour tous ses résidents.

Au centre Zilverlinde, la durabilité ne se limite pas à des thématiques « vertes » telles que l’énergie : c’est un concept qui s’applique aussi aux résidents et au personnel. En Flandre, dans les centres de soins résidentiels, en moyenne 80 % des résidents ont besoin de soins lourds – à Zilverlinde, ils sont pas moins de 95 %. Pourtant, le centre parvient à mettre en œuvre un plan d’habitat, de soins et de vie personnalisé pour tous ses résidents. « Chez nous, on ne discute d’un plan qu’en présence des personnes concernées – les résidents ou leur famille. C’est la procédure dans le secteur des personnes porteuses de handicap, alors pourquoi ne serait-ce pas également le cas pour nos résidents ? », déclare l’administrateur délégué Rudi Veekhoven.

Les membres du personnel, eux aussi, ont régulièrement voix au chapitre. On leur demande comment ils souhaitent évoluer, et ils reçoivent l’accompagnement requis pour y parvenir. « Les personnes qui travaillent chez nous ne font pas uniquement du nettoyage : l’une d’entre elles travaille un après-midi par semaine au salon de coiffure. Et une autre, qui opère en cuisine, adore faire des tartes pour les résidents. La valorisation et la reconnaissance sont importantes pour motiver les gens », insiste Rudi Veekhoven. Cette approche se traduit par de faibles statistiques d’absentéisme pour cause de maladie (environ 3 %) et de rotation du personnel (9 à 10 %).

Plus-value sociale et écologique

Si le centre Zilverlinde a une approche si personnalisée des rapports avec les résidents et le personnel, c’est en partie lié au fait que cette asbl autonome ne fait pas partie d’un grand groupe et n’a pas d’actionnaires. « L’argent qui entre va intégralement au fonctionnement du centre », conclut l’administrateur délégué Rudi Veekhoven.

Pour Christophe Valcke, le chargé de relation du centre à la Banque Triodos, c’est incontestablement une plus-value : « Le centre Zilverlinde offre des soins à dimension humaine – cela se voit et cela se sent. Au-delà de son impact au niveau social, s’il veut également avoir un impact écologique en mettant en œuvre des mesures destinées à réduire la consommation d’énergie, nous ne pouvons qu’applaudir des deux mains ».