Frédéric, tu travailles chez Trio-dos depuis 18 ans. Comment as-tu démarré dans le métier ?

J’avais déjà travaillé dans le secteur financier au début des années 90. C’était l’époque des golden boys, de l’argent à tout prix. Mais pour moi, l’argent n’a jamais été une fin en soi. Alors, déjà à ce moment, j’avais apprécié le discours à contre-courant de Triodos. Je savais que si je revenais vers ce secteur, ce serait pour rejoindre un acteur qui met le développement durable au cœur de ses préoccupations. Et me voilà !

Quel regard portes-tu sur l’évolution récente ?

Les crises que nous traversons – clima­tique, financière, sanitaire – ont ren­forcé notre conviction qu’il faut mettre l’argent au service d’un développement durable et équitable. Sans cela, on court à la catastrophe. Aujourd’hui, c’est un dis­cours que l’on entend partout, et je m’en réjouis. Mais chez Triodos, nous n’avons pas attendu les crises pour nous réveiller.

Tu évoques les engagements du­rables des acteurs bancaires. La Banque Triodos est-elle différente aussi pour les investissements ?

Oui, pour des raisons très concrètes. D’abord, nous proposons exclusivement des produits durables et socialement responsables, nous avons des critères d’exclusion fermes (armement, charbon, nucléaire…). Mais nous allons plus loin : nos investissements doivent aussi avoir un impact positif, être des accélérateurs de transition. C’est pourquoi nous avons défini 7 grands axes de transition, comme l’alimentation durable ou l’économie circulaire. Les entreprises que nous finançons doivent contribuer au moins à un de ces objectifs. Et bien entendu, nous analysons l'impact des facteurs de durabilité sur la valeur financière et la performance de chaque entreprise.

Quels moyens la Banque Triodos a-t-elle de s’assurer que les entre­prises contribuent effectivement à la transition ?

Chez Triodos, nous ne sommes pas que des financiers, nous sommes des actionnaires engagés. Cela signifie que nous suivons de près la politique des entreprises et utilisons notre pouvoir de contrôle et d’influence. Quand nous avons un doute, nous posons des questions ou formulons des exigences supplémentaires. Parfois, l’entreprise est retirée de nos fonds. C’est arrivé avec Tesla, car nous étions en désaccord avec le package salarial disproportionné du CEO Elon Musk. Mais en général, les choses se passent bien. L’entreprise trouve des solutions pour s’approvisionner et se développer de manière durable et responsable. En fait, c’est ce suivi collectif et minutieux qui permet de garantir à nos clients que leur argent a un impact positif.

Épargner ou investir : comment abordes-tu ce dilemme avec les clients ?

Mon message est simple : dans un contex­te de taux bas, le mot clé est « diversifier ». Placement et épargne sont complémentai­res. Cependant, l’investissement ne prend vraiment sens que sur le long terme.

J’imagine qu’il faut disposer de sommes importantes pour investir ?

Pas nécessairement. Le Triodos Impact Portfolio (TIP) est disponible à partir de 5000 euros seulement, une offre unique sur le marché ! Le TIP offre une gestion intégrale en fonction du profil de risque. C’est la solution idéale pour ceux qui préfèrent ne pas se préoccuper de leurs placements. Mais bien sûr, il est aussi possible d’investir à la carte dans des fonds Triodos au choix, et de suivre ses placements soi-même. Dans ce cas, on peut aussi investir un montant inférieur à 5000 euros.

Investir durablement, n’est-ce pas faire une croix sur le rendement ?

De plus en plus d’études montrent au contraire que durable rime avec renta­ble. Certains chiffres suggèrent même que le rendement tend à devenir supérieur, surtout dans un contexte de crises, qui favorise les entreprises avec un an­crage local et une chaîne de valeur solide et durable.

Tu m’as convaincu, Frédéric… on peut se voir pour en discuter ?

Oui, en vidéoconférence bien sûr ! Plus sérieusement, nous n’avons pas un réseau d’agences locales développé, mais nous sommes très accessibles, par téléphone, en chat vidéo, sur rendez-vous dans nos bureaux, à Bruxelles et à Gand, ou dans l’une de nos agences « pop-up ». La Banque Triodos est une banque à dis­tance, mais pas une banque distante. Et nous sommes une petite équipe soudée qui connaît bien ses clients.