Pour un bel exemple de repowering, il suffit de traverser la frontière pour se rendre en province de Zélande, aux Pays-Bas. Le parc éolien Willem-Annapolder, qui y est en activité depuis 2002, compte dix éoliennes qui produisent de l’électricité verte pour plus de 5.000 ménages. Il est le fruit d’une joint-venture entre la coopérative citoyenne Zeeuwind, un investisseur privé local et le Triodos Energy Transition Europe Fund.
La coopérative Zeeuwind a été fondée dans les années 1980 par un groupe de Zélandaises et Zélandais très opposés à l’énergie nucléaire. « Mais le simple fait de s’opposer à quelque chose ne suffit évidemment pas à le faire disparaître. C’est pourquoi nous avons mis sur pied notre coopérative d’énergie, pour proposer l’éolien comme alternative au nucléaire », explique Willemien de Jong, directrice de Zeeuwind.
Actuellement, Zeeuwind est (co-)propriétaire de pas moins de 13 parcs éoliens en Zélande, soit un total de 73 aérogénérateurs. Par ailleurs, la coopérative réalise des parcs éoliens, aide à rendre les habitations plus durables et déploie de mini-réseaux de chaleur.
Plus petit, plus intelligent, plus durable
Par manque de place, l’installation d’un nouveau parc éolien sur un nouveau site est peu probable. Pourtant, il reste encore des choses à faire en matière d’énergie éolienne, explique Willemien : « Nous mettons entièrement l’accent sur le redéveloppement des parcs éoliens existants, afin qu’ils soient parés pour l’avenir ».
La plupart des éoliennes installées par Zeeuwind dans les années 80 et 90 ont déjà été remplacées par de nouveaux modèles plus puissants. Mais plusieurs projets de repowering sont également inscrits à l’agenda. Willemien de Jong : « Entre-temps, cela finit par être notre activité principale ».
Une puissance multipliée par trois

Le redéveloppement du parc éolien Willem-Annapolder a commencé au début de cette année. Le 9 janvier a été planté le premier pieu des fondations de quatre nouvelles éoliennes Vestas, d’une puissance de 4,5 mégawatts chacune. Ensemble, ces quatre éoliennes généreront trois fois autant d’électricité que leurs dix ancêtres, soit de quoi alimenter quelque 35.000 ménages. Willemien de Jong : « Ces éoliennes sont un peu plus grandes, mais surtout beaucoup plus performantes. Elles produisent nettement plus d’électricité en occupant moins d’espace ».
De plus, du point de vue des investissements, le parc éolien Willem-Annapolder constitue une opportunité attrayante en raison de l’infrastructure existante. Sonja de Ruiter, Fund Manager du Triodos Energy Transition Europe Fund : « Comme le réseau énergétique, qui représente généralement un poste important, est déjà connecté, l’investissement de départ est moindre, ce qui améliore le retour sur investissement global du projet ».
Embrasser la circularité
Le repowering ne consiste pas uniquement à produire plus d’électricité avec moins d’éoliennes. L’enjeu est également de recycler et de réduire les déchets. Que deviennent les anciennes éoliennes ? Actuellement, on est capable de recycler environ 90% d’un parc éolien, du béton et de l’acier en passant par les composants électroniques. C’est surtout le recyclage des pales qui pose encore problème. Elles sont composées de différents matériaux synthétiques assemblés par de la résine. Si cela leur permet d’être solides et relativement légères, elles sont particulièrement difficiles à recycler étant donné qu’il est quasiment impossible de séparer les différents matériaux qui les composent.
Dans le passé, comme il n’était pas toujours possible de recycler les pales, elles ont parfois été revalorisées dans des aires de jeu. Mais des alternatives se profilent à l’horizon. Pour le parc Willem-Annapolder, Zeeuwind et Triodos IM ambitionnent de recycler à 100% les anciennes éoliennes. Y compris les pales !
« Heureusement, dans ce domaine aussi, la technique ne cesse d’évoluer. Nous sommes en discussion avec des pionniers de cette forme de recyclage spécialisé, confie Willemien de Jong. En tant qu’adepte convaincue de la circularité, je ne peux que m’en réjouir ».
« En investissant dans la prochaine génération de technologie éolienne, au-delà de rénover les infrastructures, nous renforçons notre engagement envers un avenir durable et une économie circulaire », conclut Sonja de Ruiter.
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